Droits de l’homme

Système Santé Santé Familiale - SRMNIA-N

Le cadre juridique de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes et des filles La Guinée dispose d’un arsenal juridique qui garantit le principe de l’égalité entre hommes et femmes (Constitution, Code Pénal, Conventions sur l’Élimination de toutes les Formes de Discriminations à l’Égard des Femmes (CEDEF) et sur les Droits de l’Enfant (CDE), Code de l’enfant, loi 10-01 sur la santé de la reproduction, loi instaurant un quota de 30 % pour les femmes sur toutes les listes électorales, etc.). Le pays a aussi, au plan juridique, ratifié les principaux instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits des femmes. Depuis 2011, la Guinée s’est aussi dotée d’une Politique Nationale de Genre (PNG) récemment révisée avec l’appui technique et financier du PNUD, pour cette Politique aux enjeux actuels du développement du pays et aux besoins ressentis des femmes dans les différents domaines : socio-économique, culturel et religieux, environnemental. La PNG envisage de « bâtir une société débarrassée de toutes les formes d’inégalité et d’iniquité, qui garantissent à tous (hommes et femmes, filles et garçons) la réalisation de leur potentiel pour leur plein épanouissement » (PNG, 2017). Une révision du Code Civil a été entreprise afin d’éliminer des dispositions discriminatoires envers les femmes mais celle-ci n’a pas encore été approuvée par l’Assemblé Nationale17. Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie d’autonomisation des femmes, le Gouvernement guinéen a également créé, par Décret N°081/PRG/SGG du 7 avril 2014, la Direction générale des centres d’autonomisation et de Promotion des femmes qui a pour mission de :

  1. Coordonner les activités en termes d’autonomisation des filles/femmes,
  2. Encadrer les jeunes filles à travers l’apprentissage des métiers au sein des centres d’autonomisation et de promotion des femmes,
  3. Contribuer à l’amélioration des conditions socio sanitaires des filles/femmes par le biais des causeries éducatives sur la santé de la reproduction, les VBG, la protection de l’environnement, l’éducation civique, les droits fondamentaux des femmes et des enfants,
  4. Promouvoir l’alphabétisation fonctionnelle,
  5. Cultiver chez les jeunes filles et les femmes l’esprit d’entreprise, de créativité en vue de leur émancipation économique. Malgré tous ces acquis, les disparités de genre persistent et se manifestent dans la plupartdes secteurs de la vie nationale en Guinée.

Cette situation s’explique principalement par une insuffisante application des textes de lois et l’existence de vides juridiques dans certains secteurs, dans un contexte où ces textes et les mécanismes de recours sont méconnus de la population en particulier des femmes (du fait de l’analphabétisme, des pesanteurs socioculturelles, de la pauvreté, et de la faiblesse du système judicaire). Le statut social des femmes reste encore largement régi par des règles et pratiques coutumières les subordonnant aux hommes, avec comme effets, la persistance de plusieurs formes de violences ainsi que d’autres discriminations dans le domaine

Élimination des inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation Les inégalités entre filles et garçons en matière de scolarisation ont considérablement baissé en Guinée. Les inégalités entre garçons et filles, entre zones urbaines et zones rurales ainsi qu’entre ménages riches et ménages pauvres, ont toutes connu une nette baisse entre 1994 et 2016. À titre d’illustration, en 1994, letaux net de scolarisation des garçons était 1,5 fois supérieur à celui des filles. Ce ratio a baissé pour se situer à1, 2 en 2002 et 1,1 en 2007, 2012 et 2016.

Accès des femmes aux soins de santé sexuelle et procréative Les politiques et programmes menés dans le domaine de la santé ont permis d’améliorer substantiellement l’accès des femmes aux soins de santé sexuelle et procréative.

La Guinée est ainsi parvenue à une couverture en soins prénatals satisfaisante (en 2016, 85 % des femmes ayant eu une naissance vivante au cours des 2 dernières années ayant précédé l’enquêté ont bénéficié de soins prénatals de la part d’un personnel de santé qualifié et un plus de la moitié d’entre elles ont effectué au moins quatre visites prénatales) et des conditions d’accouchement plus sécurisées (57 % des femmes ayant eu une naissance vivante au cours des 2 dernières années ayant précédé l’enquêté ont accouché dans un établissement de santé et 63 % d’entre elles ont bénéficié de l’assistance d’un personnel de santé qualifié). Néanmoins, des disparités importantes persistent entre femmes selon certaines caractéristiques sociodémographiques, notamment le milieu de résidence, le niveau d’instruction et le quintile de bien-être économique des ménages. Par ailleurs, malgré les vastes campagnes de sensibilisation et les interventions de plusieurs partenaires dans le domaine de la planification familiale, l’utilisation des méthodes contraceptives modernes reste très limitée et n’évolue presque pas. Les barrières sociales et culturelles ne sont pas étrangères à cette situation et constituent, pour beaucoup de femmes, des obstacles à l’accès aux services de planning familial.

Source : contribution nationale volontaire à la mise en œuvre des ODD au forum politique de haut niveau – New-York, juillet 2018

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